2016 sur quatre roues : une année électrique
Ces sensations ne sont pas le fruit d'une trépidation excessive : ce sont les effets bien concrets de la conduite d'une voiture dont le moteur génère un couple maximal dès l'allumage, écrasant les passagers dans leur siège sans grand effort, et répétant la chose chaque fois qu'il est temps d'écraser le champignon. Tout cela, faut-il le rappeler, sans avoir à suivre le cours boursier du baril de brut de Brent, chaque nouvelle charge de la batterie ne coûtant pas un dollar…
La démocratisation de la voiture électrique
On trouve déjà des voitures électriques sur nos routes. En fait, le Québec est la province où il s'en vend le plus, de la Nissan Leaf à la Tesla P90D. Alors pourquoi 2016 marque-t-elle un tournant majeur dans ce créneau? C'est qu'enfin, on pourra se procurer une voiture électrique dont l'autonomie sera comparable à celle d'une voiture à essence, et dont le prix de détail n'en fera pas un modèle exclusif aux gens ayant un salaire dans les six chiffres. Premier exemple en lice: la Chevrolet Bolt. La petite familiale américaine sera mise en marché chez nous l'automne prochain, à un prix de détail avoisinant les 35 000 dollars. Chevrolet promet une autonomie de 320 kilomètres par charge, ainsi qu'un mode de récupération rapide chargeant 80 % de la capacité de sa pile en moins d'une heure.
La rivalité sera donc chaude avec Tesla Motors. Le groupe californien vient tout juste de mettre en marché son gros VUS à sept passagers entièrement électrique, l'onéreux Model X, mais il compte lancer une petite berline comparable à la Bolt d'ici un an. Appelée Model 3, la petite électrique n'a pas encore fait d'apparition publique, mais ça ne devrait pas tarder.
Il faut dire qu'Elon Musk, PDG de Tesla Motors, est déjà pas mal occupé par la livraison des premiers exemplaires du Model X, quand il n'est pas en train de modifier les plans de sa fusée réutilisable promettant d'abaisser les coûts de l'exploration spatiale (outre l'électrification de l'automobile, l'autre dada de Musk est de coloniser Mars…).
Électrification planétaire
Autre signe que le mouvement d'électrification est amorcé pour de bon : c'est enfin un phénomène planétaire. Pas que l'affaire de deux ou trois fabricants, comme Toyota, Nissan et Chevrolet. Même la société Porsche lorgne désormais du côté de la performance à électrons. Son prototype Mission E incarne un changement que la société de Stuttgart veut amorcer rapidement, pour aller jouer dans les platebandes de Tesla.
Fidèle à l'image de Porsche, la voiture promet un 0-100 km/h en 3,5 secondes, et une autonomie tout électrique de 480 kilomètres. Elle vient d'hériter d'un directeur de projet qui a déjà la Boxster à son actif. On s'attend à une mise en marché d'ici la fin de la décennie. Ça devrait boucler la boucle : Ferdinand Porsche, le fondateur de la marque, a conçu une voiture hybride aussi tôt qu'en 1902…
Parlant d'hybride, il ne manquait plus que Hyundai et Kia dans le créneau, et voilà qu'ils débarquent enfin. Kia a jonglé avec un prototype de petite familiale appelé Niro depuis quelques années, et cet hiver, il a finalement été possible d'en voir le prototype final, le dernier avant la commercialisation du modèle. Hyundai, pour sa part, proposera un modèle similaire appelé Ioniq.
Dans les deux cas, l'idée est la même, c’est-à-dire d’offrir trois versions du modèle, au goût de l'acheteur : hybride, hybride enfichable et tout électrique. On en sait peu pour le moment à propos des diverses déclinaisons de ce modèle, mais leur mise en marché, attendue d'ici 2017, laisse présager une configuration mécanique qui se comparera, selon la version, à une Toyota Prius, à une Chevrolet Volt ou à la Chevrolet Bolt.
Chose certaine, les deux marques coréennes ont déjà confirmé que leur intention était d'offrir des véhicules abordables, avec un prix de détail inférieur à celui de leurs concurrents directs.
De Tesla à Hyundai, en passant par Porsche… Tout le monde n'en a que pour la voiture électrique, en ce moment. En doutez-vous encore?