Tout savoir sur la motoneige électrique
Saviez-vous que la première motoneige électrique au monde a été inventée au Québec, à Shawinigan ? Il y a de quoi être fier de cette avancée technologique ! Les trois ingénieurs québécois derrière Taiga Motors ont dû relever plusieurs défis, comme la résistance au froid et l’autonomie de la batterie, afin d’y arriver. Le but était de créer un véhicule à la fois performant, capable de rivaliser avec des motoneiges à essence et plus respectueux de l’environnement.
Encore en phase de précommande, le modèle Taiga TS3 fascine assurément les motoneigistes et amateurs de véhicules automobiles ! Du fonctionnement de son moteur à la comparaison avec la motoneige traditionnelle, voici un coup d’œil sur cette innovation québécoise.
Comment fonctionne la motoneige électrique
Sur le même principe qu’un moteur de voiture électrique, la batterie de la Taiga peut être rechargée par le freinage régénératif : lorsque le conducteur freine à moins de 40 % de la puissance du frein, le moteur transforme l’élan du véhicule en électricité. Cette énergie est alors retournée à la batterie, ce qui permet de la recharger en chemin.
En fonction des modèles et du fabricant, les batteries électriques au lithium-ion vont de 21 kWh à 28 kWh et nécessitent 20 minutes (sur une borne rapide) à 2 heures (sur une station de recharge pour automobile électrique) pour un chargement complet. Il est même possible de recharger la batterie sur une prise ordinaire résidentielle, à condition d’être patient : il faudra alors 10 heures à la Taiga pour être entièrement rechargée !
Enfin, Taiga Motors estime que même par des températures extrêmes, la batterie ne perd pas plus de 5 % de sa charge. Voilà qui est impressionnant !
Les différences entre une motoneige électrique et à essence
Outre le type de moteur, qu’est-ce qui distingue les deux véhicules ? Et, est-ce que la version électrique se compare avantageusement ? Voyons voir.
L’autonomie : la Taiga a une autonomie de batterie entre 100 et 140 km, selon le style de conduite. En comparaison, une motoneige à essence à haute performance peut facilement parcourir 300 km sur un seul plein de carburant.
La vitesse maximale : les deux modèles peuvent atteindre des vitesses maximales similaires, soit à peu près 110 km/h pour la Taiga (jusqu’à 160 km/h dans des conditions parfaites) et autour de 120 km/h pour un modèle standard sans modification. De toute façon, les limites de vitesse prescrites par la loi ne dépassent pas 70 km/h, au Québec !
La performance du moteur : les créateurs de la Taiga soutiennent que leur moteur électrique est capable de générer plus de couples à bas régime que le plus performant des moteurs à combustion, soit à peu près 510 kg de force de traction brute. De plus, le moteur ne serait pas affecté par des éléments extérieurs comme le froid, l’élévation et le style de conduite.
L’accélération : il faut environ 3 secondes à la Taiga pour passer de 0 à 100 km/h. Elle est décidément plus rapide que la moyenne des moteurs à essence, qui demandent entre 4 et 6 secondes pour atteindre la même accélération.
Le temps de préchauffage : puisqu’un moteur électrique doit atteindre une certaine température pour être fonctionnel, la Taiga demande plus de patience. En effet, il faut 6 minutes à -30 °C pour que le moteur soit assez chaud, contre environ 1 minute pour une motoneige standard. Et encore, certains motoneigistes oublient de faire préchauffer le moteur !
Le bruit : le son du moteur à essence d’une motoneige est probablement le désagrément numéro un pour les conducteurs. Même en enfermant le moteur sous le capot pour limiter le bruit, le son est encore puissant. De son côté, la Taiga est beaucoup moins bruyante.
Le poids : en raison de sa batterie lithium-ion, la motoneige électrique est tout de même plus lourde qu’une motorisation à essence, soit 500 livres par rapport à environ 420 livres pour plusieurs motoneiges à deux-temps.
L’impact sur l’environnement : évidemment, puisqu’elle n’émet aucun gaz, la Taiga est un choix nettement plus écologique. En comparaison, une motoneige de modèle récent émet une certaine quantité de monoxyde de carbones et de composés volatils, mais la moitié moins qu’un modèle d’il y a 15 ans, soit une nette amélioration environnementale.
Le prix : forcément, puisqu’il s’agit d’une technologie encore à ses débuts, la motoneige électrique est un peu plus dispendieuse qu’un modèle standard à essence, soit autour de 20 000 $ pour le modèle de base.
Au fur et à mesure que le modèle électrique se raffinera et que l’industrie traditionnelle devra se mesurer à ce nouveau joueur, il y a fort à parier que les différences s’estomperont.
Ce qui ne change pas avec une motoneige électrique
Que vous soyez au volant d’une motoneige à essence ou électrique, certaines choses ne changent pas ! Par exemple, voici, au sujet de la motoneige, ce que dit la loi :
- Vous devez avoir en tout temps ces documents lorsque vous utilisez votre motoneige :
- Preuve d’assurance de responsabilité civile
- Certificat d’immatriculation du véhicule
- Document attestant votre âge
- Permis de conduire valide (pour tous les conducteurs d’un véhicule hors route)
- Certificat de formation pour tous les conducteurs âgés de 16 ou 17 ans
- Vous risquez une amende et des points d’inaptitude, si vous commettez une infraction au Code de la sécurité routière ou à la Loi sur les véhicules hors route, même en circulant avec votre motoneige
- Vitesse permise :
- 70 km/h, sauf si la signalisation indique une limite différente
- 30 km/h si vous circulez à moins de 30 mètres de résidences
- Les restrictions assorties à votre permis de conduire et les sanctions prévues par la loi sont les mêmes, quel que soit le type de véhicule que vous conduisez
- Vous devez porter un casque en tout temps
- Si vous circulez sur des sentiers entretenus par les clubs de véhicules hors route, un droit d’accès valide est obligatoire
Et, bien entendu, l’ assurance motoneige est essentielle ! Un motoneigiste doit souscrire à une assurance responsabilité civile d’un montant minimal de 1 000 000 $, pour couvrir les dommages corporels ou matériels qui pourraient être causés à un tiers par votre motoneige. En cas de non-respect de la loi en matière d’assurance, les amendes peuvent être salées. C’est pourquoi il est utile de consulter le guide « Quoi savoir sur l’assurance motoneige » avant de dévaler le sentier de neige de la vallée !
Des couvertures supplémentaires peuvent aussi être souscrites, dont celles vous protégeant contre les dommages matériels occasionnés accidentellement à la motoneige à la suite d’un sinistre couvert. De plus, il est également possible de souscrire une garantie supplémentaire telle que la valeur sans dépréciation (Modification à l’indemnisation, F.A.Q. No 43, A-D) pour les véhicules neufs. Vous pouvez choisir la garantie valeur à neuf pour 2, 3 ou 4 ans, afin de protéger votre investissement en cas de sinistre.
Finalement, si l’ achat d’une motoneige vous intéresse, même si vous n’êtes pas prêt encore à investir dans une nouvelle technologie comme la motoneige électrique, vous gagnez à vous informer auprès de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec ( FCMQ ). Bon magasinage et bonne saison hivernale !